La koutia et la tradition du Réveillon de Noël
en Ukraine


Le Réveillon de Noël (« Sviatyi
Vetchir », la Soirée Sainte) du 6 janvier commence avec l’apparition
de la première étoile dans le ciel.
C’est une fête
très familiale. La préparation du diner dure habituellement toute la journée
puisqu’il se compose des douze plats traditionnels. Selon la tradition et
respectant le carême de l’avant Noël, les Ukrainiens jeûnent toute journée et
attendent avec impatience et grande joie le repas saint (sviata vetcheria). Le
repas est éclairé avec une chandelle symbolisant la naissance de Jésus, la
lumière du monde.
La koutia est le
premier des douze plats maigres (sans viande ni produit laitier). Il est le
symbole de la fertilité rassemblant des grains de blé, de pavots, des noix et
fruits secs et du miel.
Préparation de
la koutia
Ingrédients :
1. 300 g de blés
en grains
2. 300 g de graines de pavot
3. 100 g de raisins secs
4. 150 g de miel
5. 100 g de noix concassés
1. a) Avec des
grains de blé pur : la veille, verser 1/2 litre d’eau bouillante sur le blé en
grain.
Le lendemain, faire bouillir les grains de blé, 3 heures
environ.
b) Avec des grains de blé p. ex. Ebly
: faire bouillir le blé pendant 15 min.
2. Pendant ce temps, déposer dans une petite casserole
les graines de pavot, ébouillanter-les et laisser mijoter 5 minutes. Egoutter.
(Il est possible selon préférence de les passer ensuite
dans un moulin à épices pour les réduire en poudre).
3. Dans un bol, couvrez de l’eau chaude le raisin sec et
laisser le ‘gonfler’ pendant 5-10 min. Egoutter.
4. Dans un saladier, mélanger le miel dissout dans l’eau
bouillante, les graines de pavot, les noix, le raisin sec et verser cette
préparation dans la casserole contenant le blé.
5. Mettez la koutia au réfrigérateur.
La koutia est
servie généralement froide. Certaines personnes préfèrent qu’elle soit bien
sucrée et rajoute une pincée de sucre. Moins traditionnel mais tout aussi
délicieux: on peut incorporer des zestes de citron, des fruits confits, des
amandes, du khalva (friandise préparée à la base des grains de tournesol),
petit morceau de pomme.
Smatchnoho !
La célébration de Noël en Ukraine

Si vous passez vos vacances de décembre et de janvier
2013 en Ukraine vous aurez l’impression que les fêtes n’y s’arrêtent jamais. Et
je vous dirai que vous ne vous trompez pas !
Après
les festivités de la Saint André, de la Saint Nicolas et de Noël célébré par
les catholiques et les protestants, le peuple ukrainien fête le Nouvel An, et
c’est à ce moment-là que les vacances d’hiver commencent, accompagnées des
trois plus grandes fêtes tels que Noël, célébré par les orthodoxes et les
gréco-catholiques, l’Ancien Nouvel An et le Yordan (le baptême de Jésus). Aujourd’hui,
je vais parler de Noël.
Le 7 janvier, la fête de Noël est célébrée par les
orthodoxes et les gréco-catholiques (d’après le calendrier julien) en Ukraine.
Pour le Réveillon de Noël (Sviatyï vetchir) du 6 janvier,
les Ukrainiens préparent traditionnellement 12 plats, organisent une
crèche (vertèpe) qui accomplisse des chants de Noël appelés les kolyadki.

Le vertèpe raconte
l’histoire de la naissance de l’enfant Jésus dans des conditions difficiles et
la victoire éternelle de la vie sur la mort. En plus des personnages de la
Bible, les vertèpes sont souvent complétés par d’autres personnages tels que
les lutins, les gitans, le diable et la Mort elle-même.
Pourquoi 12 plats ?
Il y a de nombreuses croyances. Les
uns estiment que pendant l’année la lune tourne autour de la terre 12 fois, les
autres disent que les 12 plats correspondent aux 12 apôtres de Jésus Christ. La
particularité de ces 12 plats est qu’ils doivent obligatoirement être maigres.
Parmi les 12 plats traditionnels de Noël vous dégusterez
: la koutia (le blé bouilli, auquel on ajoute le miel, les noix, les graines de
pavot et/ou les raisins secs), l’ouzvar (un bouillon à base de fruits secs: les
poires, les pommes, les prunes, les cerises), les plats à base de poisson, du
sarrasin, des haricots bouillis, des pois, des tartes aux légumes avec du chou
ou des fruits, des plats de champignons, des goloubtsi (du riz cuit enveloppé
dans des feuilles de chou), et des pampoukhi (une sorte de beignets sucrés),
les varenyki (des grandes ravioles farcies de pomme de terre et/ou de
champignons, de chou râpé), la soupe kapousnyak (à base de chou, assaisonnée
d’huile de tournesol et de blé). Une attention
particulière est accordée à la préparation de la koutia qui occupe la place
d’honneur sur la table. Je me rappelle également que ma grand-mère mettait une
gousse d’ail à chaque coin de table disant que cela protège la demeure des
forces malfaisantes. Comme j’ai indiqué dans mon précédent article, le didoukh
prend une place incontournable lors du Réveillon dans nombreux familles
ukrainiennes, surtout à la campagne.
Une
fois le diner terminé, les familles accueillent les vertèpes qui annoncent la
bonne nouvelle de la naissance du petit Jésus. Ensuite, lors de la soirée, des
groupes d’enfants parcourent des maisons en chantant les kolyadki et recevant
en récompense de l’argent et des friandises. Le lendemain, les Ukrainiens et
leurs familles vont à l’église pour la messe solennelle consacrée à Noël. Après
la messe, tous prononcent « Христос народився – Khréstos narodévsia » (le
Christ est né) dont la réponse est « Славімо його – Slavimo yoho »
(Glorifiez-le) ! Le 6 janvier et les deux jours suivants, les familles se
rendent visite en accueillant leurs hôtes avec des tablées, et vous l’aurez
bien compris, très généreuses en nourriture et … en alcool. Vous comprenez
ainsi, pourquoi, les femmes ukrainiennes et les hommes ukrainiens aussi (ne les
oublions pas quand même) sont de très bons vivants.
La
fête de Saint Nicolas dans la tradition ukrainienne

Dans mon enfance, j’attendais avec une grande
impatience le 19 décembre. Voulez-vous savoir pourquoi ?
Le 19 décembre les orthodoxes et les
greco-catholiques ukrainiens fêtent la Saint Nicolas (Svyatyi Mykolaï
Choudotvorets), alors que chez les Ukrainiens catholiques romains le saint
vient le 6 décembre. «Choudotvorets’» signifie celui qui réalise les miracles.
Selon des légendes, la Saint Nicolas est une fête inspirée d’une personne ayant
réellement vécu, Nicolas de Myre. Né à Patara au sud-ouest de l’actuelle
Turquie entre 250 et 270, il fut le successeur de son oncle, l’évêque de Myre.
Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles.
Il fut bienveillant et généreux.
Selon les régions, les traditions sont différentes
pour célébrer la Saint Nicolas mais un trait commun à ces célébrations est la
distribution de cadeaux ou de friandises aux enfants. Nous pouvons comparer le
personnage de Saint Mykolaï avec celui du Père Noël dans la tradition
occidentale. A la différence du Père Noël qui distribue ses cadeaux soit dans
des bottes rouges soit sous l’arbre de Noël, Saint Nicolas, quand à lui,
habillé en évêque byzantin et accompagné par des anges, dépose ses cadeaux sous
l’oreiller de l’enfant ou dans ses bottes.
La tradition folklorique ukrainienne reconnaît deux
Saints Nicolas: « Nicolas chaud » et « Nicolas froid ».
La tradition de
Saint Mykolaï est associée au début de la saison froide. C’est
Nicolas Froid qui est censé apporter la première neige en secouant sa barbe.
Célébré au printemps, Nicolas Chaud est connu comme le saint maître de
l’agriculture.
Tous les enfants attendent avec impatience le 19
décembre. La veille, les enfants lui écrivent des lettres en exprimant leurs
souhaits et les postent ensuite. La Saint Nicolas est un jour heureux pour tous
les enfants, surtout pour ceux qui ont été sages pendant toute l’année. Il
arrive à Saint Nicolas de laisser un fouet (un bâton, un piment) sous les
oreillers ou dans les bottes des enfants afin de les avertir qu’ils se
comportent mieux l’année prochaine. Souvent, quand les enfants ne sont pas
sages on peut entendre les parents dire : « Attention, si tu n’es pas
sage, Saint Nicolas va t’apporter un fouet ».
Traditionnellement, cette fête est accompagnée de poésie et de chants adressés au saint.
Traditionnellement, cette fête est accompagnée de poésie et de chants adressés au saint.
La chanson la plus populaire est « Ой хто, хто Миколая
любить » (« Qui aime Saint Nicolas »). A l’école les enfants
mènent différentes activités consacrées à Saint Nicolas. Par exemple, lors
d’une représentation, les enfants forment un cercle et commencent à chanter la
chanson «Ой хто, хто Миколая любить », à ce moment, d’autres enfants déguisés
en anges et en saint Nicolas arrivent sur scène et la distribution des cadeaux
commence.

C’est aussi un
moment où les enfants avec leurs parents préparent des gâteaux sucrés en forme
de Saint Nicolas et qui s’appellent « mykolaïchyky ».
La Saint Nicolas est le jour le plus important pour la charité. Les bénévoles préparent cette fête pour des milliers d’enfants défavorisés. Les enfants peuvent assister à des spectacles de théâtre gratuits et reçoivent des cadeaux de Saint Nicolas.
La Saint Nicolas est le jour le plus important pour la charité. Les bénévoles préparent cette fête pour des milliers d’enfants défavorisés. Les enfants peuvent assister à des spectacles de théâtre gratuits et reçoivent des cadeaux de Saint Nicolas.

Saint Nicolas est
la fête d’un des saints les plus importants du pays. Dans
les églises, ses icônes sont placées en évidence sur l’iconostase, généralement
à côté de Jésus et Marie. Ses icônes sont présentes dans presque chaque maison.
Une icône de Saint Nicolas datée de 1090 se trouve dans la cathédrale de Sainte
Sophie à Kyïv. Dans les zones portuaires de l’Ukraine Saint Nicolas est connu
comme saint maître des mers. Autrefois, les cosaques comme les Grecs,
emmenaient avec eux des icônes de Saint Nicolas lors de la traversée de la
perfide mer Noire.
Couronne de fleurs

Nous allons parler de l’objet qui vous
fascine beaucoup, cette fameuse couronne de fleurs ukrainienne! On la voit
partout: sur les têtes des Ukrainiennes ou des Françaises un peu déshabillées,
les enfants en portent également avec ou sans rubans multicolores, elle est
brodée sur les chemises, les serviettes, décore les maisons, les pains
traditionnels.
Ce couvre-chef en forme de serre-tête, fait de
fleurs, brins d’herbe, feuilles, portait d’abord une signification religieuse
et rituelle. La couronne de fleurs (vinok, en ukrainien) est devenue ensuite
symbole de vie de jeune fille qui avait seule le droit de la porter, symbole du
soleil, de la victoire, du bonheur, de la sainteté, de la chance, de la paix,
du pouvoir, de l’innocence, de la jeunesse. La jeune fille portant une couronne
de fleurs était associée au soleil levant.

Le chapel de fleurs
est un élément important de la fête de Saint Jean qui a lieu la nuit du 6 au 7
juillet: les jeunes filles en confectionnaient un des plus beaux pour le
laisser glisser sur les eaux de la rivière qui l’emporterait au futur marié.
La couronne est
aussi un charme de protection grâce aux fleurs qui la composent et qui portent
chacune une signification particulière. Un langage de fleurs et
de leurs combinaisons renforçait les relations. La vraie couronne de fleurs
ukrainienne comporte 12 fleurs: achillée millefeuille (herbe à dinde, herbe de
Saint Jean), immortelle, livèche (angélique de montagne, ache de montagne),
bleuet, marguerite ou matricaire, fleurs du cerisier et du pommier, rose ou
mauve ou pivoine, pervenche, coquelicot, viorne obier, symbole de l’Ukraine,
tournesol, houblon,… L’achilée millefeuille symbolise l’insoumission,
l’immortel – la santé, les fleurs du cerisier et du pommier – l’amour maternel,
la viorne – la beauté féminine, la marguerite – amour, tendresse, fidélité. La
pervenche a une signification des plus fortes, c’est l’immortalité de
l’âme, le symbole de la vie, la protection des mauvais esprits, la potion de
l’amour et de la beauté, du mariage heureux. On disait qu’une pétale ou une feuille de pervenche
consommée suffisait pour faire naître un amour éternel.
Tressage couronne
Les douze couleurs
de rubans protégeaient les cheveux de la jeune fille contre le
mauvais œil.
Les traditions distinguent plusieurs sortes de
couronnes: de mariage, d’amour, religieuse, d’espoir, d’engagement, de
séparation,… Evidemment, la plus connue et répandue était celle d’amour faite
par les filles à partir de 13 ans et jusqu’au mariage. Les marguerites, les
fleurs du pommier et du cerisier, une grappe de viorne obier couronnaient les
jolies têtes. Le chapel d’engagement était tressé à partir des bleuets et des
livèches que les jeunes filles offraient aux amoureux pendant la séparation. Le
cosaque gardait cette preuve d’amour dans son mouchoir en soie, près
du cœur, et savait qu’il était attendu, aimé et restait dans la mémoire de
sa promise. Les couronnes de mariage étaient une tradition importante à
laquelle on prêtait énormément d’attention: la future mariée cueillait les fleurs
avec ses copines en chantant, on décorait la maison et les arbres du jardin des
couronnes de fleurs la veille du mariage. Les fleurs blanches constituaient la
base, on y ajoutait des fois des plumes, des fils etc.


La couronne reste
un bel ornement qui vaut votre essayage. Peut-être, une
vraie couronne de fleurs, composée d’après une « recette »
personnalisée, pourrait-elle vous aider à trouver un bien-aimé plus facilement
que n’importe quel site de rencontres.
Traditions d’Ivana Koupala et la couronne de fleurs

La
nuit d’Ivana Koupala est ce soir. C’est une fête magique qui mélange les
traditions païennes et religieuses (la Saint Jean).
Cette fête comprend plusieurs rituels avec des
chants, des danses ou le saut au-dessus du feu des amoureux.
Si vous êtes en couple, il faudrait sauter au-dessus du
feu (bien haut) sans que les mains ne se séparent. Si
vous tenez bien vos mains jointes, vous serez heureux ensemble pour une longue
durée.
Si
vous n’êtes pas en couple et que vous désirez l’être, il existe également des
rituels permettant de trouver un(e) bien-aimé(e). Il est par exemple,
recommandé de faire le tour d’un champ de blé 3 fois à minuit en courant. De
préférence, il faut être nu(e) lors de cette opération.
Alors que vous courez nu(e) dans les champs, votre
amoureux(se) potentiel(le) vous voit dans son rêve et le matin il(elle) se
rendra compte que vous êtes unique et qu’il(elle) vous cherchait toute sa vie.
Une chose reste évidemment à espérer durant votre course
à travers champs…c’est que le sujet de votre rituel dorme justement à ce moment 

Si
vous êtes très courageux, vous pouvez aller chercher la nuit la fleur de
fougère dans la forêt. Si vous la trouvez, vous pourrez prédire le destin,
soigner les maladies, acquérir des richesses. Mais attention, il paraît que
cette affaire est fort dangereuse ! Non
seulement vous jouez avec votre vie et votre bonheur mais vous risquez aussi de
rencontrer des créatures du Mal qui la protègent (les sorcières, les
sirènes, les mavky, etc).
Une autre tradition incontournable de la fête d’Ivana
Koupala est la fabrication decouronnes de fleurs. Elles
sont destinées à être déposées au fil de l’eau chargées de sorts. Les jeunes
filles croient que celui qui trouvera la couronne portée par le courant serait
destiné à devenir son bien-aimé.
Certaines jettent une couronne de bouleau dans l’eau : si
elle coule cela signifie la mort, si elle se fait emporter par le courant – le
mariage, si elle s’échoue sur le rebord, la fille restera non mariée.
J’aime
l’Ukraine vous propose de faire vous-même une couronne de fleurs et de
l’envoyer dans l’eau en jetant les sorts.
Pour
cela voici un petit DYI (do it yourself):
1. Préparez
les fleurs, les ciseaux et un fil. En
Ukraine, on préfère les fleurs des champs.
2. Séparez-les avec des tiges de tailles à peu près
régulières.
3,4,5. Nouez
les fleurs les unes avec les autres en formant un cercle. Si la tige de votre
fleur est souple faite le noeud avec cette -dernière. Si votre fleur se casse
avec des noeuds, vous pouvez vous aider d’un ruban ou d’un fil.
6. Joignez les 2 bouts de fleurs pour former la
couronne.
Votre
couronne est prête.





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